Stationnement en ville : des solutions existent
Lors de sa dernière assemblée, l’association des commerçants a rappelé son inquiétude face à l’aggravation des problèmes de stationnement en centre ville (OF 26-6). Si nous nous accordons avec eux sur l’ampleur du défi, nous ne pensons pas que le remplacement des feux du Chapeau Rouge par un rond point puisse résoudre le problème. Outre le coût considérable de ces travaux, ce n’est pas en favorisant la fluidité du trafic vers le centre que nous empêcherons ensuite les automobilistes de tourner nerveusement dans les rues et sur des parkings saturés à la recherche de places qui n’existent pas ! Cet envahissement automobile qui déborde sur les trottoirs sans véritable entrave est un des freins au développement du vélo utilitaire et de la marche à pied que nous préconisons.
Pour les employés, les fonctionnaires et les clients qui n’ont trouvé à se loger qu’en campagne, loin des lignes de bus et sans réelle possibilité de covoiturage, la plupart des grandes villes construisent maintenant de lignes de tram avec des grands parkings aux entrées. L’automobiliste reçoit un billet de tram en payant son stationnement (idée reprise par J.M.F.dans Orne Hebdo du 19-9).
Alençon n’a peut-être pas la taille suffisante pour créer un tram, mais nous avons déjà le parking, au Hertré, près du Parc Elan, des centaines de places libres, facilement accessibles, sur le passage de bien des automobilistes qui résident au nord-ouest de la ville !
Une navette au « look » particulier
Reste à acheter un petit bus de 15 places qui ferait la navette en ligne droite vers le centre ville de 8h45 à 19h15 (avant et après il n’y a moins de problèmes); avec un départ fiable tous les quarts d’heure. La boucle complète prendrait au plus 13 minutes : Hertré, rond point de « la boule », Place Foch, Ecole Masson, croisement avec la Grande Rue, Pont Neuf, extrémité de la rue au Sieurs (lien avec le reste du réseau), avec un arrêt facultatif sur tous ces lieux.
Pour gagner encore du temps, la navette serait autorisée à choisir la voie la plus rapide aux feux du Chapeau Rouge, avec priorité pour se rabattre dans le flux général quand bon lui semblerait (les bus ordinaires sont déjà prioritaires quand ils quittent leur arrêt).
La navette devrait avoir un « look » particulier pour être vite identifiée. En effet, beaucoup d’automobilistes ne vous avoueront jamais qu’ils ne prennent pas le bus parce qu’ils ne connaissent pas les lignes, ont peur de confondre les cars qui se ressemblent tous. Comme dans les trains, ils ont peur de rater les changements ou leur arrêt. Ils ont toujours le mauvais souvenir d’être arrivé en retard à cause d’un gros bus qui avait perdu du temps en zigzagant de cités en embouteillages sur des lignes trop longues, conçues pour passer partout en négligeant le chemin le plus court : la ligne droite.
La réussite nécessitera le concours de tous
L’incitation pourrait venir des employeurs du centre ville qui offriraient des billets à leurs employés ou leurs clients, pour favoriser la survie de leur activité concurrencée par les établissements de banlieue. Car les parkings du centre doivent profiter en priorité aux visiteurs occasionnels, aux personnes à mobilité réduite et à ceux qui ont des courses lourdes ou des enfants à transporter.
Pour être incitatif le prix doit être modique car le système s’adresse à des personnes qui ont l’habitude de se garer sur des places gratuites : carte à 5 € par mois pour les habitués qu’il convient de fidéliser ; 0,50 € la demi journée pour les occasionnels, à payer sur un automate à pièces ou à cartes dès l’entrée du parking. En échange, la machine délivrerait le billet de navette aller et retour.
L’automobiliste aurait été averti par un grand panneau publicitaire, pour une fois utile, annonçant : « parking et navette vers le centre ville, tous les quarts d’heure pour 0,50 € ».
Le tarif pourrait être prohibitif la nuit pour éviter que l’espace soit squatté par des caravanes ventouses.
Le risque financier et le déficit inhérent à la phase de montée en puissance est modeste car l’innovation ne nécessite pas de construction d’infrastructures lourdes. A l’issue d’une année promotionnelle, ponctuée de journées gratuites, les usagers conquis pourraient être invités à augmenter leur contribution à l’équilibre pécuniaire du dispositif. Il s’y ajouterait des économies sur les investissements en matières d’infrastructures routières favorisant l’envahissement des voitures, en premier lieu les nouveaux ronds points, bien plus dangereux pour les cyclistes et piétons que les anciens feux. La ville pourrait aussi montrer l’exemple en remplaçant quelques véhicules municipaux par des vélos ou des triporteurs (éventuellement à assistance électrique comme ceux que la Poste va commander).
Le risque budgétaire est si limité que la « navette » pourrait se concrétiser assez vite (en cas d’échec, le bus peut toujours être revendu). Les résultats de cette expérience contribueraient à enrichir l’audit préalable au futur plan de déplacement que la ville envisage de commander pour la fin 2007.
Si le succès est au rendez-vous, d’autres lignes directes pourraient être crées, reliant les parkings du théâtre, du terrain d’Aviation et de Marguerite de Navarre au centre ville.
A Bicyclette.
Article publié par l’Orne hebdo du 17-10-06
Un exemple de marquage au sol pour permettre aux bus de doubler légalement la file qui est toujours la plus encombrée (Angoulème, rue de Bordeaux, oct 06).
Cette proposition n’a pas été évoquée lors de la réunion du 28-11-06 avec la Mairie. Les élus attendent les conclusions de l’étude sur les déplacements qu’ils ont commandée à un bureau d’étude.
Laisser un commentaire