La circulation à Alençon (quelques chiffres à méditer)

Extraits de l’étude réalisée par la société ALTERMODAL au cours
de l’hiver 2006-2007
(Analyse de la situation, enquête téléphonique,
comptages aux carrefours, premières propositions)

En orange sur fond noir, quelques remarques A bicyclette.
en jaune : quelques propositions.

LA VOITURE :

Usage prédominant de la voiture pour tous types de
déplacements hors déplacements domicile / travail :
– 69 % des déplacements à Alençon
– 92 % des déplacements pour la 1ère couronne
– 96,5 % pour la seconde couronne

Déplacements domicile / travail : 92 %

On mesure ici la dépendance des Alençonnais à la voiture et
 la révolution que peut engendrer un carburant à 5 € le litre !

91 % des ménages ont une voiture (85 % en France)
98 %en première et seconde couronne
51 % des ménages sont multimotorisés
(1,3 voitures par ménage à Alençon ; 1,95 dans la seconde couronne)
Que de place pourrait être récupérée si les ménages
 pouvaient déjà n’avoir qu’une voiture. La hausse du
carburant va induire des voitures plus petites, plus légères,
 qui prendront moins de place en stationnement et useront
 moins la voirie.

84 % des ménages de la CUA ont le permis
mais…
50 % des 18-25 ans n’ont pas le permis
21 % des Alençonnais ne l’ont pas

Accéder au permis (maintenant qu’il n’est plus donné
gratuitement à l’armée pour les garçons) est devenu
un rite de passage vers l’âge adulte et un signe de réussite.
 Abandonner la voiture par la suite peut être perçu comme
 un retour à l’enfance qui se traduit par la réflexion suivante,
 entendue quand on demande à un jeune adulte pourquoi il ne
souhaite pas faire ses déplacements à vélo : « je vais pas
 aller en vélo, j’suis grand, j’ai le permis et ma voiture ».

LES BUS URBAINS :

Des réflexions identiques peuvent être entendues à propos
 des bus seulement utilisés par les publics contraints: scolaires,
 vieux et chômeurs (ce n’est pas le cas dans toutes les villes).

65 % des usagers du bus n’ont pas le permis
37 % n’ont pas de voiture au foyer

Changer de mode de transport vers le bus ce n’est pas seulement
changer d’habitudes c’est aussi prendre le risque que votre entourage
 croit que vous avez perdu votre permis, que vous êtes ruiné…
Les élus et les leaders d’opinion doivent montrer l’exemple et
se déplacer ostensiblement à vélo et en bus.

2 % des actifs alençonnais vont au travail en bus
1 % des actifs de la CUA vont au travail en bus
46 % des usagers ont moins de 18 ans
45 % des déplacements en bus pour usage scolaire

Il y a une bonne marge de progression. Si ces chiffres passaient
à 15 % pour les travailleurs comme dans beaucoup d’autres villes,
 ce serait la fin des bouchons et des problèmes de stationnement
aux heures de pointe.
Encore faudrait-il que les lignes desservent les lieux de
travail avec une bonne cadence.

Actuellement, seule la ligne 1 (Courteille – Perseigne) a une bonne fréquence.
Elle draine 70 % des passagers.

LES BUS INTERURBAINS
(ils viennent des communes situées au-delà de la communauté
urbaine et sont gérés par le Conseil Général)

– 7 % des élèves et 3 % des étudiants les empruntent
– ils représentent 0 % pour tous les autres types de déplacement
(même pour les déplacements domicile  / travail)
– les offres ne sont pas calées sur les horaires d’une grande partie des actifs
– pas de tarif préférentiel pour les actifs
– pas de communication sur le coût comparé par rapport au même trajet en voiture.

  Là encore, il y a de bonnes perspectives de progression du bus, surtout
quand on observe les données suivantes concernant le travail et auxquelles
 il  faudrait ajouter les autres motifs de déplacements obligatoires
 (soins, achats…)  :

30,7 % des salariés de la communauté urbaine viennent de l’extérieur

– 810 viennent des communes de l’ »Est alençonnais »

– 429 viennent des abords de la forêt de Perseigne
– 1273 viennent des abords de Saint-Paterne
Une ligne de bus adaptée aux heures de travail serait la bienvenue

– 208 viennent des communes proches du Mêle sur Sarthe

– 448 viennent de la vallée du Sarthon et 494 des abords de Pré-en-Pail
Est-il si urgent de fermer la ligne de SNCF qui pourra transporter ces
 travailleurs quand l’essence sera à 4 € du litre ?
Et en attendant, on peut penser à des bus venant de Pré-en-Pail
qui rejoindraient une plate-forme d’échange située autour du grand
parking du Hertrée.
Là les travailleurs retrouveraient une petite voiture restée à demeure,
 un vélo ou une navette qui leur permettrait de finir leur trajet.
Quelques services rendraient les temps d’attente moins pénibles :
abri chauffé (point de rencontre pour covoiturage), vente de journaux,
 restauration rapide…

– 420 employés viennent des abords de Fresnay
Ce trafic contribue à l’engorgement de la rue de Fresnay.

– Le pays de Sées fournit 355 « travailleurs » et le secteur d’Argentan 135
Pour ces derniers migrants, le train est la solution d’avenir pourvu
 qu’ils trouvent près des gares des lieux pour garer une voiture ou
un vélo (parking sécurisé), une navette…

Les solutions proposées ont un coût qui peut être absorbé par les
économies que feront les différentes collectivités sur les ronds-points
 et les déviations qu’ils n’auront plus à construire. Ces équipements
étaient rendus nécessaires par la profusion des gros véhicules individuels
 occupés par un seul passager et générateurs d’encombrements.

Encore faudra-t-il que les élus issus de deux régions, trois
départements et une dizaine de communautés de communes
 trouvent un terrain d’entente et l’imposent aux sociétés privées
 détentrices des marcheés publics de transports. Dans ce
domaine, le Grand Alençon préconisé par Alain Lambert
aurait été judicieux (à condition de ne pas le mobiliser
 au profit de la création d’une déviation ouest d’Alençon
complètement anachronique).
Mais il est peut-être possible de trouver un arrangement juridique
 pour créer une méga communauté urbaine, correspondant au
 bassin de vie et  réduite à la compétence transports.
Il faut agir, l’avenir de la ville en dépend, les automobilistes
 sont au pied du mur et les trésoreries familiales se vident.

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