Les équipes municipales successives répugnent toujours à supprimer
des places de stationnement pour faire aboutir des aménagements
cyclables. C’est pourquoi les pistes et bandes cyclables sont parfois
créés avant même que nous les demandions sur la voirie existante
ou sur des pelouses (parfois sans utilité pour les cyclistes, l’herbe
ne se plaint pas !), plutôt qu’en empiétant sur
des parkings trop souvent considérés comme privatifs par les riverains.
Certains projets prioritaires sont ainsi repoussés d’année en année
alors qu’ils répondent à des évidences de sécurité. C’est le cas de la
sortie du Lycée Alain exposé ci-dessous : des dizaines de jeunes et
les riverains doivent passer sur un trottoir large de 50 cm, souvent
encombré, pour ne pas déranger au maximum 7 voitures qui auraient
toujours la place de stationner 150 m plus loin.
Boulevard Colbert, ce sont des dizaines de places qui sont menacées
par le projet capital de piste cyclable double sens, sur le trottoir, le long des prairies.
Mais ces espaces de stationnement sont presque toujours inoccupés.
Les rares riverains qui laissent leur voiture sur la voie publique disposent
tous d’un garage et d’une cour. Et quand bien même ils recevraient
de nombreuses visites, il pourront toujours profiter des places toujours
disponibles le long du mur du CPO (détail du projet ci-dessous).
Rue de la Demi Lune, de très nombreux cyclistes aimeraient pouvoir
remonter le sens interdit. Cela leur éviterait un détour long de 500 m.
Ici aussi trois places de stationnement sont en jeu : celles qui sont
les plus proches du Cours Clémenceau. Le bruit court, peut-être
pour faire capoter le projet, qu’il faudrait en rayer 6 et remanier à
grands frais le carrefour. Nous démontrons ci-dessous que ce n’est
pas nécessaire. Les cyclistes n’ont pas forcément besoin de grandes
avenues, c’est bien là leur supériorité par rapport aux voitures. Ils
peuvent se faufiler par des passages étroits pourvu que la circulation
automobile soit un tant soit peu ralentie. C’est l’esprit du décret
d’août 2008 qui permet maintenant aux mairies d’autoriser les vélos
dans les sens interdits, quelle que soit la largeur disponible, pourvu
que la visibilité soit bonne et que la vitesse soit réduite à 30 km/h.
Pour la grande majorité des rues, cela peut se faire sans supprimer
une place de stationnement, à l’aide des panneaux réglementaires
et d’un peu de peinture. Et les villes de Strasbourg et de Bordeaux
qui ont généralisé ces pratiques n’ont pas assisté à une augmentation
des accidents, bien au contraire. Même les piétons apprécient que les
cyclistes aient déserté les trottoirs pour rouler sur la chaussée avec les voitures.
Veut-on oui ou non faciliter les circulations durables ?
C’est sur ces chantiers prioritaires que cela se juge et pas seulement
sur les déclarations générales, si agréables soient-elles à entendre et
même si elles s’accompagnent d’une hausse appréciable du budget d’investissement vélo..
Le soutien des électeurs à sensibilité écologiste aux élections futures est à ce prix.
Faisons vite, ça chauffe.
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