Le nouveau plan vise à faciliter la coexistence des cyclistes et des voitures en milieu urbain.
Une « indemnité kilométrique vélo » va être testée pour encourager les déplacements domicile-travail.
La nouvelle devrait plaire aux 17 millions de Français qui font du vélo au moins une fois par semaine, et plus encore aux 3 millions qui l’ont adopté comme mode de déplacement quotidien. Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, va annoncer aujourd’hui un nouveau « plan vélo » (lire ci-dessous) destiné à développer l’usage d’un moyen de transport jugé vertueux pour la santé comme pour l’environnement.
Parmi les « 25 mesures concrètes » annoncées, plusieurs visent à améliorer la sécurité (et le confort) des cyclistes. Ils vont être, par exemple, autorisés à quitter la droite de la chaussée en cas d’obstacle ou de danger (l’ouverture d’une portière par un véhicule en stationnement par exemple). Les maires auront également la possibilité d’étendre (hors intersection) le régime transformant un feu rouge en céder-le-passage, afin d’éviter aux cyclistes de poser le pied à terre.
Créations de places
Les automobilistes, eux, vont se voir octroyer la possibilité, si la visibilité le permet, de chevaucher une ligne continue pour dépasser un vélo, au lieu de rester collé derrière lui en fulminant. Se garer sur une piste cyclable sera en revanche plus sévèrement puni, par une amende de 135 euros, contre 35 aujourd’hui. Des objectifs de création de places de stationnement vélo sécurisées seront par ailleurs fixés pour chaque grande gare. Côté entreprises, l’arrêté rendant obligatoire à partir de 2015 la création de parkings à vélo dans les immeubles de bureaux disposant de places de stationnement auto devrait être publié d’ici à la fin de l’année Mais la grande innovation réside dans l’expérimentation avec des entreprises volontaires d’une « indemnité kilométrique vélo », mesure prônée par un rapport rendu récemment, afin d’encourager les trajets domicile-travail. L’indemnité sera calculée sur la base d’un barème de 25 centimes le kilomètre. Le ministère espère que les grandes entreprises qui ont fait une place particulière au vélo dans leur plan de transport, comme L’Oréal, rentreront dans l’expérimentation. Celle-ci sera ensuite évaluée par l’Ademe.
Selon le ministère, si la mesure était généralisée avec un abattement de charges incitatif, et multipliait par 10 le nombre de trajets domicile-travail effectués en vélo, elle entraînerait un manque à gagner de 110 millions d’euros pour les comptes sociaux, mais aurait des effets bénéfiques (sur la santé ou l’assiduité, notamment) nettement supérieurs.
L. S.
Par Lionel STEINMANN (Les Echos)
Laisser un commentaire